La sortie de l’Agent judiciaire de l’Etat qui annonce la traque de plusieurs hauts responsables et leurs comptables accusés de détournements, de faux, d’usage de faux en écriture est au centre des débats en Guinée. L’annonce en elle-même ne pose pas de problème au sein de la population qui sait pratiquement l’existence des pratiques suscitées dans l’administration guinéenne. Le coc au sein de l’opinion c’est à la fois des personnes citées et surtout les modiques montants dont ils sont accusés de détournement. Le cas de Boubacar Yacine Diallo, Président de la Haute Autorité de la Communication (HAC) suscite particulièrement débats et commentaires dans la cité. Au point que et après toute analyse, certains citoyens commencent même à douter soit du niveau intellectuel, soit de la bonne foi de l’Agent judiciaire de l’Etat.
Le président de la HAC quant à lui n’est pas allé de main morte pour répondre à l’agent judiciaire de l’État qui l’accuse de détournement de fonds publics dans une sortie médiatique ce lundi 13 décembre 2021. Boubacar Yacine Diallo se dit surpris et indique avoir fourni tous les documents sollicités par Me Mohamed Sampil, pour justifier un montant de 47.630.000 GNF.
Yacine Diallo promet de se défendre et se dit prêt à répondre à la justice : « J’ai été surpris d’apprendre hier à la télévision nationale que je suis accusé de détournement de fonds publics de l’État, après le 5 septembre 2021.
« L’agent judiciaire de l’État a effectivement pris contact avec moi afin que je justifie un montant de 47.630.000 GNF. Je me suis rendu personnellement à son Agence et j’ai fourni tous les documents sollicités.
Le montant dont il est question a servi à couvrir des besoins immédiats de la HAC entre le 29 septembre et le 19 octobre 2021.
Je trouve qu’il n’est pas élégant d’apprendre à la télévision nationale que l’on fait l’objet d’une accusation de cette nature.
Je défends les dépenses effectuées et je suis disposé à répondre à la justice ».
Par la suite, dans cette journée de mardi 13 décembre, c’est une valse de critiques venant d’éminentes personnalités qui s’abattent sur l’Agent judiciaire de l’Etat. « « L’agent judiciaire de l’Etat veut se faire passer pour le procureur général » lance dans une tribune publiée dans la presse le juriste Mohamed Lamine Camara. Au même moment, l’avocat Me Abass Bangoura, choqué, se déchaine, mais se ressaisi et donne ce cours à notre Agent judiciaire : « Un agent judiciaire de l’Etat n’est pas un organe de poursuite mais de recouvrement et de représentation devant les juridictions par le biais des avocats de l’Etat guinéen… ».
Cette première sortie viciée vite recadrée de l’Agent judiciaire doit l’interpeller. Les Guinéens ne sont pas opposés à la démarche annoncée par le CNRD, mais…
A moins que quelqu’un chercherait à avoir la peau de Yacine.
Amadou Makissa Diallo